Métamorphose ! Comment l’économie circulaire redéfinit notre avenir ?
Gérer et valoriser les déchets, un défi pour une construction responsable
L’industrie de la construction a la responsabilité d’améliorer son empreinte environnementale. L’optimisation de la gestion des déchets en fait partie, en favorisant leur tri, leur valorisation et en développant le réemploi.
Loin du schéma traditionnel de production et de consommation, consistant à extraire les matières, les transformer en produits qui après utilisation finissent en déchets, il convient de s’orienter vers une économie circulaire où les déchets sont perçus comme des ressources à réintégrer dans le cycle de production. Cela implique de concentrer les efforts sur la conception de produits efficient, à faible impact environnemental et pouvant faire partie intégrante d’un bâtiment construit de manière responsable et durable.
Selon l’Ademe, une telle approche commence à porter ses fruits puisque la production de déchets dans l’industrie a chuté de 23,9 millions de tonnes en 2018 à 18,7 millions de tonnes en 2020, une diminution également observée dans le secteur tertiaire, avec une baisse de 25 millions de tonnes en 2010 à 18 millions de tonnes en 2020.
Adopter l’économie circulaire dans les projets de construction et de rénovation
La prévention, la gestion et la réduction des déchets sont au cœur de notre réflexion. Allant au-delà du recyclage de base, l’économie circulaire aspire à transformer l’idée même de construire, en repensant toute la chaîne de valeur des produits et des process.
Achat responsable
Adopter une chaîne d’approvisionnement durable et réaliser des achats responsables doivent devenir un réflexe dans la sélection des produits, minimisant ainsi l’impact sur l’environnement et redynamisant l’économie locale. Ce critère ce manifeste dans le choix de fournisseurs locaux engagés dans la responsabilité sociétale tel que des produits à base de bois collecté de forêts à gestion durable. Aussi, le choix d’un fournisseur local réduit les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports. Notre département Achats s’engage dans une démarche de sélections rigoureuse de fournisseurs correspondant à ces principes.
Sobriété matière
La sobriété est un autre pilier clé. Elle repose sur l’optimisation des besoins, la conception de solutions durables et la promotion de l’économie de la fonctionnalité privilégiant l’utilisation des biens et services plutôt que leur possession. Le partage de ressources, telle que l’utilisation commune de parkings et d’espaces professionnels, illustre bien cette optimisation de l’accessibilité et de l’efficacité économique et environnementale.
Bâtiment et produit durables
Prolonger la durée de vie des produits et des structures est un combat contre l’obsolescence, favorisé par l’évolutivité des constructions. Les bâtiments modulables offrent la possibilité d’ajuster et de maximiser leur utilisation au fil du temps. Cette durabilité est particulièrement significative lorsqu’on considère les coûts globaux d’un projet constructif, lesquels incluent non seulement les coûts initiaux d’investissement, mais aussi les dépenses en exploitation, maintenance et même déconstruction de l’édifice. La valorisation des déchets non dangereux du bâtiment, actuellement de 25 %, dont 15% de recyclage et 10% de valorisation énergétique, illustre encore l’ampleur des progrès à réaliser dans ce domaine. Au total, 50% des déchets non dangereux du BTP sont non triés sur le chantier.
À quelle échelle implémenter une démarche d’économie circulaire ? Un bâtiment, un quartier, un territoire ?
L’économie circulaire vise clairement à favoriser le retour des activités économiques au niveau local, à maximiser l’utilisation des ressources de proximité, à générer des emplois non délocalisables, et, par conséquent, à augmenter l’attractivité des régions concernées. Ce principe mobilise de nombreux réseaux locaux motivés par les enjeux de l’économie circulaire se focalisant sur des domaines variés tels que la réduction, la prévention et la valorisation des déchets. Chaque région, avec ses spécificités, envisage comment instaurer une nouvelle organisation qui serait à la fois collaborative et sociétale.
La démarche d’économie circulaire impacte les collectivités, les régions, et s’étend jusqu’aux quartiers et aux résidents, tout en se répercutant sur l’exploitation des bâtiments.
Généralement, une approche intégrée qui engage des actions coordonnées à divers niveaux montre une grande efficacité. Elle permet de promouvoir de manière holistique et pérenne les principes de l’économie circulaire en englobant toutes les couches de la société et les différentes strates géographiques par exemple dans le choix et la régulation des systèmes de ventilation, la réduction des sources de polluants émis par les matériaux et le mobilier et même jusqu’à la sensibilisation des équipes sur le chantier.
L’impact des certifications et labels
La certification est une démarche multicritère et pluri thématique. Le label lui, est une démarche multicritère à une seule thématique Ces derniers sont dédiés à la construction de bâtiments durables. Essentiels, ils favorisent et intègrent les principes de l’économie circulaire dans le secteur de la construction. Ils constituent des gages de qualité et de pérennité et apportent des assurances aux promoteurs, investisseurs et des objectifs aux entreprises exploitantes.
Les certifications/labels incitent les entreprises à améliorer constamment leurs pratiques afin d’obtenir ou acquérir un de ces titres. Ce mouvement encourage l’innovation en matière d’éco-conception, de gestion efficace des ressources et de recyclage.
Exemples de Certifications et Labels en Économie Circulaire
Circolab : Le label Circolab vise à établir un cadre pour les acteurs de l’immobilier engagés dans le réemploi de matériaux. Il offre aux maîtres d’ouvrage un référentiel robuste pour évaluer et valoriser leurs démarches. En sécurisant ces pratiques, le label rassure les parties prenantes.
Cerema : Le label 2E2 vise à identifier et mettre en valeur les bonnes pratiques des acteurs du BTP en matière de prévention et de gestion des déchets et de valorisation des matériaux alternatifs.
Afnor : Pour accompagner les organisations dans leur transition énergétique et écologique, l’évaluation AFAQ économie circulaire est basée sur la norme XP X30-901. Cette norme est le moyen d’une ambition majeure : faciliter des dialogues constructifs en France sur le sujet de l’économie circulaire pour repenser les modes de production et de consommation.
Ecolabel Européen : Atteste que les produits ou services ont un impact environnemental réduit sur l’ensemble de leur cycle de vie.
LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) : Certifie la durabilité des bâtiments, promouvant des méthodes de construction et de gestion qui respectent les préceptes de l’économie circulaire.
B Corp : Certifie les entreprises répondant à des critères exigeants de performance sociétale et environnementale, de transparence et de responsabilité.
Société à mission : Il s’agit d’un statut juridique permettant à une entreprise de se donner officiellement des objectifs sociaux ou environnementaux, alignés avec et en parallèles de ses objectifs économiques.
HQE Performance Economie circulaire : Cette initiative expérimentale est offerte aux maîtres d’ouvrage volontaires lors d’un texte « HQE Performance Economie circulaire ». Lancée en mars 2019 par l’Alliance HQE – GBC, elle vise à fournir un cadre d’action aux acteurs du bâtiment et à évaluer l’impact de leurs initiatives en faveur de l’économie circulaire.
BREEAM (Building Research Establichment Environmental Assessment Method) assure que le bâtiment a un impact environnemental réduit. Elle est applicable au neuf et à la rénovation et elle est attribuée aux immeubles collectifs et aux bâtiments à usages professionnel.
Les certifications et labels se révèlent être des outils essentiels pour assurer la promotion et l’adoption de l’économie circulaire. Ils offrent des garanties de qualité, renforcent la transparence et favorisent une dynamique d’innovation. Ces référentiels facilitent également l’entrée sur le marché pour les entreprises qui les adoptent, encouragent un comportement corporatif responsable et soutiennent l’élaboration de politiques publiques. Pour les entreprises, l’acquisition de ces certifications/labels représentent un atout stratégique afin de se distinguer sur le marché. Quant aux investisseurs, elle leur offre l’opportunité de se positionner comme avant-gardistes dans une révolution durable et circulaire.
Comment l’économie circulaire redéfinit l’avenir de la construction ?
Les initiatives de GSE en matière d’économie circulaire montrent des résultats prometteurs. En 2022, le taux moyen de valorisation des déchets de chantier de GSE s’élevait à 68 %, avec un taux de valorisation matière de 17 %. Ces chiffres ne sont pas seulement des indicateurs de performance, mais témoignent également d’un engagement solide envers une construction plus durable.
Notre équipe R&D travaille également de manière collaborative avec des start-ups, des universités et des chercheurs pour innover dans nos constructions. Ceci se concrétise par l’intégration de matériaux renouvelables, recyclés ou à faible impact environnemental : acier recyclé, peinture recyclée, sanitaires de réemploi, etc.
À l’échelle nationale, les chiffres sont tout aussi révélateurs. Avec près de 800 000 emplois équivalents temps plein dans le secteur de l’économie circulaire, soit plus de 3 % de l’emploi global, ce secteur s’affirme comme un pilier de l’économie moderne. Le développement des activités de réparation, de réutilisation et de recyclage des déchets génère environ 25 fois plus d’emplois que leur simple mise en décharge. Le potentiel de croissance est tel que le gouvernement estime pouvoir créer 300 000 nouveaux emplois dans ce domaine.
En revanche, l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID) révèle que seulement 25 % des déchets non dangereux du bâtiment sont valorisés, avec 15 % allant au recyclage et 10 % à la valorisation énergétique. Cela met en évidence une marge de progression considérable. Actuellement, 50 % des déchets non dangereux du BTP ne sont pas triés sur les chantiers, ce qui constitue un défi mais également une opportunité pour améliorer les pratiques de gestion des déchets.
En consolidant nos efforts et en adoptant une approche globale, nous sommes non seulement capables d’augmenter les taux de valorisation des matériaux mais aussi de stimuler l’emploi et de promouvoir une économie circulaire et durable. Les perspectives de développement sont immenses, et il est impératif d’agir maintenant pour bâtir un avenir où la durabilité est au cœur de la construction et de la gestion des déchets.